Corneille Nangaa à Goma : « est-ce que nous on est ici à cause des minerais ? »

‎Goma, 1er septembre 2025 – Le coordonnateur politique de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), Corneille Nangaa, a tenu lundi 1er septembre une conférence de presse remarquée à Goma, aux côtés de Bertrand Bisimwa, président politique du M23. L’ancien président de la CENI a profité de cette tribune pour contester la lecture économique de la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) et pointer directement du doigt l’ingérence des puissances étrangères.

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‎« Trump et le business du Congo »

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Interpellant l’opinion sur le rôle de l’ancien président américain, Donald Trump, Nangaa a dénoncé une approche qu’il qualifie d’opportuniste.

« Trump c’est le Président américain que tout le monde semble craindre, il a sa méthode, son approche, est-ce que c’est lui ou bien ce sont plutôt ses conseillers qui voient que le dossier congolais est une opportunité de business ? (…) Devant la débâcle de Monsieur Tshisekedi, il est allé lui proposer que je peux te donner tout le Congo gratuitement pourvu que moi je reste au pouvoir », a-t-il affirmé.

Pour lui, réduire la crise congolaise à une bataille pour les minerais est une erreur de perspective. « Oui, on parle des minerais, mais est-ce que nous on est ici à cause des minerais ? Non. (…) Le problème dont je parle ici, des Tutsis qui sont discriminés, en quoi ça a à voir avec les minerais ? » a-t-il poursuivi.

lecture de Kinshasa : un conflit économique

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À Kinshasa, le discours est tout autre. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir militairement le M23 pour contrôler les ressources stratégiques de l’Est. Plusieurs rapports de l’ONU étayent cette thèse, pointant l’exploitation illégale et la contrebande de coltan, d’or ou encore de cassitérite comme moteur essentiel des violences. ‎‎Cette lecture économique du conflit est également reliée à la mémoire du Genocost, ce concept forgé par certains chercheurs et acteurs congolais pour désigner l’ampleur des crimes de masse commis dans l’Est de la RDC depuis les années 1990, et dont la dynamique reste liée, selon eux, à la convoitise des richesses minières.‎‎

Une crise aux multiples facettes

‎Entre les accusations de pillage des ressources portées par Kinshasa, les dénonciations de discrimination mises en avant par l’AFC/M23, et l’implication dénoncée des grandes puissances, la crise de l’Est reste marquée par une complexité qui dépasse la seule question minière.

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‎À Doha, où se poursuivent les pourparlers entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 sous médiation internationale, ces divergences de narratifs s’annoncent comme l’un des principaux obstacles à un accord de paix durable.

✍️MINGAMEDIA.NET

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