Accord RDC-Rwanda : Les rebelles vont-ils intégrer les FARDC ? Tina Salama clarifie

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Kinshasa, 19 juin 2025 – L’accord de paix paraphé le 17 juin à Washington entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, sous l’égide des États-Unis et du Qatar, continue de susciter des débats, notamment sur la question sensible de l’intégration des groupes armés, en particulier le M23, dans les Forces armées de la RDC (FARDC). Face aux spéculations, Tina Salama, porte-parole du président Félix Tshisekedi, a apporté une clarification cruciale via un tweet datant du  18 juin et scruté par Minga Média.

‎« Une ‘’intégration conditionnelle’’ uniquement sur base du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS) qui en réalité, reflète notre position sur le respect du processus de Nairobi. » a-t-elle brièvement réagi aux inquiétudes soulevées par l’un de ses followers.

‎Une clarification pour lever les ambiguïtés



‎La notion d’« intégration conditionnelle » des groupes armés, inscrite dans le projet d’accord qui sera signé le 27 juin, a ravivé les souvenirs douloureux des processus de « brassage » et de « mixage » des années 2000. Ces mécanismes, mis en place après les accords de paix de Sun City (2002) et de Goma (2009), consistaient à incorporer directement des combattants rebelles, notamment du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) et du M23, dans les FARDC, souvent sans un désarmement préalable rigoureux. Ces intégrations, critiquées pour leur manque de transparence, avaient permis à des groupes armés de conserver des chaînes de commandement parallèles, contribuant à l’instabilité chronique dans l’est de la RDC.

La déclaration de Tina Salama vise à dissiper toute ambiguïté sur la nature de l’intégration envisagée dans le nouvel accord. En insistant sur le cadre du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS), elle souligne que tout processus d’intégration sera strictement conditionné à un désarmement complet et à une démobilisation supervisée, conformément aux engagements pris lors du processus de Nairobi. Initié en Avril 2022, ce processus régional vise à neutraliser les groupes armés opérant dans l’est de la RDC, y compris le M23, accusé par l’ONU de bénéficier du soutien militaire rwandais.

Le P-DDRCS au cœur de la stratégie congolaise

Lancé en 2021 sous l’impulsion du président Tshisekedi, le P-DDRCS met l’accent sur une approche communautaire, offrant aux ex-combattants des opportunités de réinsertion socio-économique tout en renforçant la stabilisation des zones affectées par les conflits. Contrairement aux anciens modèles de brassage et de mixage, ce programme impose des conditions strictes : les combattants doivent déposer les armes, être enregistrés, et suivre un processus de vérification pour identifier ceux éligibles à une réintégration dans la société civile ou, dans des cas exceptionnels, dans les forces régulières. « Le P-DDRCS reflète notre engagement à ne pas répéter les erreurs du passé », a déclaré un haut responsable du ministère de la Défense, interrogé sur la position congolaise.

‎La clarification de Tina Salama intervient dans un contexte où le M23, ayant pris le contrôle de Goma et de Bukavu en début d’année 2025, représente une menace militaire et politique majeure. Les négociations de Washington, qui incluent des dispositions sur le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle, ont suscité des craintes parmi les Congolais, nombreux à redouter une légitimation des rebelles via leur incorporation directe dans les FARDC. En liant explicitement l’intégration au P-DDRCS et au processus de Nairobi, la porte-parole cherche à rassurer l’opinion publique sur le respect de la souveraineté nationale et des principes de justice.

Un défi pour la mise en œuvre



‎Malgré cette clarification, la mise en œuvre de l’accord reste un défi de taille. Le Rwanda, qui nie officiellement tout soutien au M23, devra respecter ses engagements de retirer ses troupes du territoire congolais, comme stipulé dans le texte paraphé. De plus, la vérification des combattants du M23, dont certains sont accusés de crimes graves par des rapports onusiens, nécessitera une coordination étroite avec les partenaires internationaux, y compris la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO). Le département d’État américain, dans son communiqué du 17 juin, a salué l’accord comme « une étape vers une paix durable », mais a insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux.

‎Alors que la signature officielle approche, la position de Kinshasa, réaffirmée par Tina Salama, envoie un message clair : aucune intégration ne se fera au détriment de la sécurité nationale ou des victimes des exactions. Reste à savoir si cet accord, s’il est signé et appliqué, parviendra à mettre fin à un conflit qui a déjà coûté la vie à des milliers de personnes et déplacé des millions d’autres dans la région des Grands Lacs.

✍️MINGAMEDIA.NET

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