Martin Fayulu : 8 graves erreurs à absolument éviter pour la présidentielle de décembre 2023, (Partie 1/4) (Ephrem Minga) [Vidéo Incroyable]

✍🏻 Par Ephrem Minga

Si à ce stade du processus électoral, il est l’un des rares candidats Président de la République à ne pas avoir aligné derrière lui, des candidats aux législatives ni aux municipales, l’opposant Martin Fayulu doit cet handicap à ses propres calculs politiques qui n’ont pas donné des résultats escomptés.

Pour rappel, après sa décision de se retirer du processus électoral en Juin dernier pour exiger un nouvel audit du fichier électoral,  les opérations de dépôt, traitement et publication des listes des candidats aux élections législatives nationales, provinciales et aux municipales se sont déroulées sans qu’un seul de ses partisans ne s’enregistre auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Son come-back dans le processus électoral qui est  intervenu le samedi 30 septembre dernier, soit à trois mois des élections n’a malheureusement pas permis de repositionner  ses différents lieutenants en ordre de bataille pour les échéances électorales de décembre prochain.

Dans la première partie de cette chronique, nous évoquons  deux  erreurs sur les huit qui pourraient  s’avérer fatales et voire, suicidaires pour la carrière politique de l’opposant Fayulu. 

Négliger les alliances politiques

Lors de ses  dernières sorties médiatiques, l’opposant Martin Fayulu s’est montré intransigeant sur la possibilité pour lui de s’effacer pour soutenir une candidature commune de l’opposition autre que la sienne. 

‘’Le candidat commun c’est Martin Fayulu. Il a été désigné par le peuple congolais. On a volé à ce peuple sa victoire et ce peuple doit recouvrer sa victoire cette fois-ci. Il n’y a pas à transiger’’ a-t-il déclaré sur TOP CONGO FM.

Vidéo : Le candidat commun c’est Martin Fayulu

S’estimant être l’opposant favori parmi les challengers du président sortant, le Président de l’ECIDE semble négliger le fait que lui seul n’aurait sûrement pas pu obtenir en 2018, les résultats qu’il revendique aujourd’hui.

En effet, bien que devenu populaire et présidentiable vers la fin du règne du Président Joseph Kabila,  sa candidature à la Présidentielle de décembre 2018  a pesé lourd, notamment grâce à l’apport des leaders politiques  d’envergure tels que Jean-Pierre Bemba dont le mot d’ordre a certainement eu une incidence non négligeable sur l’électorat du grand Equateur, Adolphe Muzito au grand Bandundu, Moïse Katumbi dans le grand  Katanga, pour ne citer que ceux-là.

S’il fait le choix de faire cavalier seul pour la Présidentielle prévue à la fin de cette année, il risque d’obtenir un  résultat  de loin inférieur à  ce que la CENI  lui a attribué lors du scrutin  présidentiel précédent.

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Martin Fayulu voudrait-il tester ce qu’il vaut à lui seul comme leader  politique sur toute l’étendue de  la RDC, sans bénéficier du moindre soutien d’un quelconque allié politique de taille ? Le risque serait trop énorme pour lui.

Notons que la récente séparation de Martin Fayulu d’avec l’opposant Adolphe Muzito (notable du grand Bandundu) et le départ de Lisanga Bonganga (notable du grand Equateur) de la coalition LAMUKA Fayulu ne  font que corser ce risque.

Réussir à se faire des alliés parmi les candidats présidents prometteurs sera sans doute pour MAFA, le choix de la raison.

Vanter sa prétendue victoire en 2018  

II est tout à fait légitime pour l’opposant  Martin Fayulu de vouloir s’appuyer sur les voix récoltées lors du scrutin présidentiel de décembre 2018 pour espérer un bon score en 2023, cependant, à trop vouloir se contenter de cette expérience vieille de 5 ans, il risque de passer outre les véritables enjeux de cette présidentielle.

Comme dit-on, une seule hirondelle ne fait pas le printemps.

Le fait pour l’opposant Martin Fayulu d’avoir  figuré dans le Top 3 des candidats à la Présidentielle de décembre 2018 ne lui confère pas automatiquement une place correspondante à la présidentielle de décembre 2023 dont les résultats ne sont pour le moment connus que de Dieu.

Cette fois-ci, encore, il devra mouiller le maillot pour obtenir des voix dans les urnes.

Soulignons que deux facteurs principaux devraient être pris en compte pour cette présidentielle : la diaspora congolaise et les nouveaux majeurs.

Le score obtenu par chaque candidat  à la présidentielle de 2018 reposait sur la configuration de l’électorat en  cette période-là.

Il est sans contredit que depuis le scrutin présidentiel de 2018, la RDC  a gagné des nouveaux majeurs chaque année,  de 2019 à 2023.

Tous ces nouveaux majeurs sont des électeurs avec une opinion précise sur la personne de Martin Fayulu.

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S’appuyer aveuglement  sur le résultat de la présidentielle de 2018 pour espérer une duplication de score électoral c’est ignorer l’opinion de  tous ces nouveaux majeurs, y compris les majeurs d’antan qui n’avaient pas voté en 2018 mais qui comptent bien s’exprimer dans les urnes pour cette présidentielle.

Martin Fayulu au même titre que le Président sortant et tous les autres candidats devront lancer une opération séduction pour gagner les cœurs de ces nouveaux majeurs qui ont tout le pouvoir de faire basculer la balance de cette bataille démocratique.

Les congolais résidant dans les pays tels que la France, la Belgique, les États-Unis d’Amérique, le Canada et l’Afrique du Sud  auront aussi leur mot à dire cette fois-ci.

Tout comme d’après la CENI,  684 281 voix ont pu faire la différence entre les candidats Félix  Tshisekedi (7 051 013) et Martin Fayulu(6 366 732) en 2018, les deux facteurs susmentionnés pourraient être le point de démarcation entre les différents candidats en 2023. 

En prononçant des mots tels que ‘’le peuple’’ ou  ‘’la population’’, les hommes politiques en course pour cette présidentielle ne devront pas laisser de côté cet aspect de leur électorat.

Ephrem Minga

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