Est de la RDC : Le Rwanda décide de mettre Corneille Nangaa à l’écart (Rapport ONU)

Kinshasa, 3 juillet 2025 – Un récent rapport du groupe d’experts des Nations unies, consulté par mingamedia.net, révèle des tensions internes au sein de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et du Mouvement du 23 mars (M23), mettant en lumière la mise à l’écart progressive de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), par le Rwanda. Initialement présenté comme le visage politique de l’AFC/M23 pour donner une dimension congolaise à la rébellion, Nangaa aurait été écarté en raison de son ambition personnelle de conquérir militairement Kinshasa, un objectif jugé trop audacieux par Kigali.

Selon le rapport, bien que le Rwanda et le M23 soutiennent l’idée d’un changement de régime en RDC, ils se sont opposés à une campagne militaire visant directement la capitale congolaise, préférant une stratégie plus circonscrite axée sur le contrôle des territoires dans l’est du pays. Cette divergence stratégique a conduit à une marginalisation de Nangaa, qui avait rejoint le M23 en décembre 2023 en lançant l’AFC à Nairobi, une plateforme politico-militaire visant à fédérer des groupes armés et des acteurs politiques pour « libérer » la RDC.

Le rapport des experts de l’ONU souligne que le commandement militaire de l’AFC/M23 reste sous la direction de Sultani Makenga, tandis que la branche politique est dominée par Bertrand Bisimwa, avec un soutien continu du gouvernement rwandais et de ses services de renseignement. La mise à l’écart de Nangaa intervient dans un contexte où l’AFC/M23 a consolidé son emprise sur de vastes zones des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment après la prise de Goma en janvier 2025. Cependant, les ambitions de Nangaa, qui incluaient une offensive jusqu’à Kinshasa, ont créé des frictions avec Kigali, qui privilégie une influence régionale sans confrontation directe avec le pouvoir central congolais.

Cette révélation intervient alors que la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix à Washington le 27 juin 2025, visant à mettre fin aux hostilités dans l’est du pays. Cet accord, bien que salué comme un pas vers la stabilisation, est jugé insuffisant par Nangaa, qui a qualifié le processus de « limité » et accusé Kinshasa de freiner les discussions directes avec l’AFC/M23. Parallèlement, les Nations unies, à travers la résolution 2773 adoptée en février 2025, ont exigé le retrait immédiat du M23 et des forces rwandaises des territoires occupés, ainsi qu’un cessez-le-feu global.
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‎La marginalisation de Nangaa soulève des questions sur l’avenir de l’AFC/M23 et sur la capacité du Rwanda à maintenir une cohésion au sein de la rébellion. Alors que les efforts diplomatiques se poursuivent, notamment via des médiations au Qatar, la situation dans l’est de la RDC reste volatile, avec des conséquences humanitaires graves, incluant des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés

✍️MINGAMEDIA.NET

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