Jeu politique en  RDC : Voici les 5 scénarios qui se  produiront en 2025   (Analyse d’Ephrem Minga)

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L’année 2025 sera une année hautement politique en République démocratique du Congo.

 Au cours de cette année, les acteurs politiques de tous bords feront continuellement face à des dilemmes qui leur imposeront de prendre  position face aux questions brûlantes de la vie nationale. Pour certains d’entre eux, les positions qu’ils prendront seront susceptibles de les mettre au-devant de la scène  et pour d’autres, leurs positions  les renverront simplement dans les oubliettes de l’histoire.

La particularité de cette année 2025 réside aussi dans le fait que rares seront les acteurs politiques congolais à opter pour la politique de la chaise vide. L’appétit de l’action est presque  devenu une tendance générale, rendant les choses encore plus intéressantes.

Tout semble indiquer qu’au cours de l’année 2025,  le jeu politique en RDC deviendra plus âpre, même pour les bêtes politiques les plus coriaces.

Face à ce décor, la rédaction de Mingamedia.net, vous propose  l’analyse prédictive faite par Ephrem Minga sur les 5 scénarios ayant une forte probabilité de se produire en 2025.

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Scenario 1. Remaniement du gouvernement Suminwa

Annoncé pour début 2025 par le Président Félix Tshisekedi lui-même, le remaniement du gouvernement que dirige madame Suminwa Tuluka Judith pourrait être l’un de premiers faits marquant la classe politique congolaise au cours de cette nouvelle année.

Face aux résultats peu satisfaisants de certains ministres et face à l’impatience qui gagne la population congolaise par rapport aux promesses électorales, le départ de quelques têtes du gouvernement central n’est plus qu’une question des mois voire des semaines.

Premier conseil des ministres du gouvernement Suminwa. vendredi 14 juin 2024 à la Cité de l’Union Africaine. Crédit photo : images droits tiers.

«J’estime faire la première évaluation au début de l’année prochaine(…). Il faut peut-être s’attendre à un premier réaménagement gouvernemental au début de l’année prochaine. Je le dis sous réserve de ce qu’en pensera la Première ministre.» disait le Président Félix Tshisekedi lors d’une interview en  Août 2024.

Conscient de la  probabilité du remaniement imminent du gouvernement central, quelques acteurs politiques ont commencé à financer des campagnes sur les réseaux sociaux  dans le but de vanter  leurs  CV, leurs compétences ou simplement leurs exploits professionnels.

Par ailleurs, Il se raconte dans certains couloirs qu’il y aurait parmi les opposants, quelques éléments qui sont prêts à traverser vers la majorité présidentielle dans la perspective de se voir éventuellement nommés dans l’un des portefeuilles  de l’Etat.

Mais seront-ils nommés ? Question mark !

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Scénario 2. Reconfiguration de l’opposition

Selon une certaine opinion,  l’année 2025 démarre avec une opposition politique renforcée.

D’abord, la grâce présidentielle signée par le Président Tshisekedi en décembre 2024 permettra à plusieurs opposants incarcérés de recouvrer leur liberté, notamment, Jean-Marc Kabund ou Seth Kikuni pour ne citer que ceux-là.

Ensuite, la relance des activités politiques du sénateur à vie Joseph Kabila, acteur majeur de l’opposition après plusieurs mois de silence.

 Ces deux faits non négligeables pourraient redéfinir les rapports des forces au sein de l’opposition congolaise.

Cependant, nous entrevoyons la reconfiguration de l’opposition congolaise sous les deux hypothèses suivantes :

A. Hypothèse 1 : Une opposition plus forte

– La sortie de prison de l’opposant Jean-Marc Kabund, un leader politique avec une grande assise dans la capitale et doté d’une forte expérience dans la mobilisation des masses pourrait renforcer les rangs de l’opposition face au besoin de mobiliser plus des Kinois dans la rue pour protester contre les projets politiques portés par le régime Tshisekedi.

Moise Katumbi et Joseph Kabila. Crédit photo : images droits tiers

– De retour en selle, Joseph Kabila pourrait réussir à fédérer tous les grands blocs de l’opposition autour de lui afin d’affronter le  projet du régime sur la constitution. Cette hypothèse tend à se vérifier avec les récentes rencontres de JKK avec les opposants Moïse Katumbi et   Claudel Lubaya.

Si ces différents contacts du président honoraire sont élargis aux autres figures de proue de l’opposition tels que Martin Fayulu et s’ils aboutissent à la formation d’une méga-plateforme de pression contre le régime, l’opposition sera en bonne posture pour servir de contrepoids vis-à-vis du pouvoir  durant l’année en cours.

Joseph Kabila et Claudel Lubaya. Crédit photo : images droits tiers

Hypothèse 2 : Une opposition éparpillée

– Les divergences des vues autour de la question de  l’insécurité à l’Est du pays  d’une part et celle de la réforme constitutionnelle d’autre part pourraient davantage diviser l’opposition.

En effet, certains opposants (les tempérés) estiment que la loi fondamentale doit être modifiée sous certaines conditions tandis que d’autres (les radicaux ) estiment que le temps n’est pas bon pour évoquer un tel projet.

Sur le plan sécuritaire, les opposants nationalistes estiment qu’il serait convenable de taire les divergences et soutenir le gouvernement  tant que l’Est  du pays n’est pas pacifié.

Contrairement à eux, les opposants radicaux ne l’entendent point de cette oreille.

Ces divergences pourraient affaiblir l’opposition  et renforcer davantage leur  clivage actuel, au grand bonheur du régime Tshisekedi.

Scénario 3. La réforme constitutionnelle  sans consensus

Au cours de récents meetings qu’il a tenus à travers le pays, le Président Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place au cours de l’année 2025 d’une commission qui devra statuer sur les reformes à opérer sur la constitution de la République Démocratique du Congo.

Tenant compte des alliances qui tendent à se former au sein de l’opposition pour faire échec à ce projet, tout indique que le pouvoir ne sera pas accompagné par l’opposition dans sa démarche de réforme constitutionnelle.  Le scénario le plus plausible à ce sujet reste le passage en force ou du moins, la reforme sans consensus entre la majorité au pouvoir et les opposants.

Rappelons qu’un scénario similaire a déjà été vécu sous ce régime, notamment lors de la révision de la loi électorale.

Malgré le manque de consensus sur la loi électorale révisée, les élections ont eu lieu au grand dam des opposants radicaux.

Il sied de souligner que sur le dossier de la réforme constitutionnelle, le consensus serait la grande surprise de l’année 2025. D’aucun dirait même que cela relèverait d’un miracle.

Scénario 4. La levée de l’état de siège

L’article 219 de l’actuelle constitution stipule qu’aucune révision constitutionnelle ne devrait être entreprise sous l’état de siège.

«Aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l’état d’urgence ou l’état de siège ni pendant l’intérim à la présidence de la République ni lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat se trouvent empêchés de se réunir librement. » lit-on.

Si la réforme constitutionnelle envisagée s’avère finalement  n’être qu’une simple révision, la levée de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu deviendrait impérative, à en croire des juristes que nous avons consultés.

Cependant, cela dépendra de l’évolution de la situation sur terrain.

Scénario 5. Un dialogue

Un dialogue politique est aussi à envisager au cours de l’année 2025. 

Il va sans dire que la plupart des scénarios évoqués ci-haut ont une grande chance de se produire en 2025 si aucune donnée nouvelle ne vient brouiller les cartes.

Cependant dans l’hypothèse où le gouvernement tarde à donner des résultats et si la majorité des opposants réussissent à fédérer leurs forces, le régime en place pourrait se retrouver en difficulté et être contraint à convoquer un dialogue devant aboutir à un gouvernement d’union  nationale.

Un tel projet s’exécutera sans tracas d’autant plus que l’une de grandes figures de l’opposition congolaise dont Martin Fayulu avait lancé un appel au dialogue depuis l’an dernier.

Il est sans contredit que face à l’agression rwandaise et le blocage qui plane sur le processus de Luanda, l’unité des congolais autour du Commandant suprême des forces armées pourrait également motiver une telle initiative.

✍️EPHREM MINGA

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