Frontières RDC-RWANDA : Le président rwandais Paul Kagame blâmé par l’histoire. ‘’Chipeur, arrête de chiper’’ (Analyse, vidéo et plus encore)
Dans cet article, la rédaction de Brothermyephre.com analyse la crise rwando-congolaise qui vient de prendre une autre tournure avec la dernière sortie médiatique du chef d’Etat rwandais Paul Kagame. Partant de Dora l’exploratrice en passant par les opinions des figures de proue de la science historique, de la politologie, de la communication mais également du droit international , votre religion sera certainement, on ne plus éclairée.
Kagame, le chipeur passionné ?
Bien que fictifs, plusieurs scénarios de la la série de dessin animé ‘’DORA l’exploratrice’’ illustrent avec clarté le jeu auquel le président rwandais Paul Kagame semble vouloir jouer face à la RDC : celui du chipeur !
Essayant par tous les moyens de vouloir s’accaparer d’une partie de l’ Est du Congo-Kinshasa, il rencontre sans arrêt une farouche résistance des congolais qui n’ont sans doute pas oublié ce vers de leur hymne national ‘’Nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur’’.
Si face au renard le chipeur, Dora l’exploratrice et son ami, le singe Babouche criaient ‘’Chipeur arrête de chiper’‘, les patriotes congolais ont créé depuis la prise de Bunagana le 13 Juin 2022 par les terroristes du M23 soutenus par l’armée rwandaise, une série des slogans, notamment ‘’Rwanda is killing’’, ‘’Bendele ekweya te’’, pour ne citer que ceux-là.
Ces dénonciations sous différentes formes (dessins, textes, articles, vidéos) largement diffusées sur des plateformes diverses ont su traverser les océans et les frontières grâce aux technologies de l’information et de la communication mais n’ont malheureusement pas pu arrêter la convoitise qui a élu domicile au sein du régime qui dirige actuellement la destinée du peuple rwandais.
Mais n’est-ce pas faux que de croire que seule la convoitise et la mauvaise foi feront du Rwanda une nation prospère dans la sous-région?
N’est-ce pas faux que de croire que le pillage des ressources minières d’un pays voisin au grand dam des millions de vies perdues est le prix à payer pour que la ‘’Mère-patrie, soit toujours comblée de bonheur’’ comme le dit l’hymne national du Rwanda ?
N’est-ce pas faux ?
Puisque c’est faux, le chipeur ne doit-il pas vraiment arrêter de chiper ?
Blâmé par l’histoire
Malgré tous les échecs qu’il a essuyés face à la résistance populaire de toutes les classes sociales de la RDC, le président rwandais Paul Kagame ne s’est pas laissé stopper même face à la vérité historique. Malheureusement pour lui, Tantine Histoire ne badine pas avec les enfants pourris gâtés. Elle sait les recadrer et les remettre à leur place. Et Personne ne peut mentir pour le compte de la vérité. Tonton vrai sait parler pour lui-même, voilà pourquoi le triomphe finit toujours par lui revenir.
Seulement quelques heures après que sa déclaration sur les frontières RDC-RWANDA soit devenue virale, les voix des scientifiques renommés se sont levées pour corriger cette maladresse visiblement intentionnelle du chef d’Etat rwandais.
‘’A la Conférence de Berlin de 1885, il n’a jamais été question des frontières. Les 14 pays réunis ont traité de la liberté de commerce, la libre navigation et circulation dans le bassin du Congo et les règles à mettre en place pour l’occupation des territoires.’’ déclarait le professeur en droit international, Tshibangu kalala dont l’extrait d’un exposé datant du 1er mars dernier a largement été partagé sur Twitter, en début de semaine.
Un autre grand scientifique ayant décousu ce discours mensonger de Kigali, c’est le professeur Isidore Ndaywel de qui nous avons pu recueillir les explications suivantes : .
‘’Il existe un mythe du grand Rwanda qui s’est développé dans la région, et qui, depuis la fin des années 1990 nourrit un imaginaire susceptible de pérenniser le climat des violences existant A partir de la manipulation des mythes anciens, on prétend qu’il aurait existé un grand Rwanda qui englobait les espaces actuels du Nord et du Sud-Kivu, et que ce Grand Rwanda aurait été combattu puis réduit à des portions conclues lors des conquêtes coloniales. Cette nouvelle situation aurait été adoptée par la conférence de Berlin puis après les indépendances par le 2e sommet de l’OUA en 1964 qui a opté sur le principe de l’intangibilité des frontières. On comprend alors que cette soi-disant reconstitution du passé puisse alimenter des velléités hégémoniques du présent, en vue de l’accaparement éventuel d’une partie des terres congolaises’’ explique-t-il dans une vidéo devenue très virale, seulement quelques heures après sa récente mise en ligne.
et de poursuivre :
En ce qui concerne les frontières rwando-congolaises, la situation ne souffre d’aucune ambiguïté. S’il faut revenir à la première carte de la région, du 1er août 1885, c’est le Congo qui a des terres à récupérer au Rwanda, et non le contraire, car sur cette carte initiale, la partie occidentale du Rwanda était congolaise. C’est l’expédition de Van Bilsen, faisant la découverte du lac Kivu en 1884, qui permit la réouverture des négociations qui aboutirent à la signature de la convention du 11 août 1910 avec l’Allemagne, fixant la frontière actuelle avec le Rwanda et le Burundi. Par cette convention qui adopta un nouveau tracé allant du mont Sabinio au Tanganyika, le Congo perdit une partie de ses terres au profit du Rwanda et du Burundi. L’instrumentalisation de l’histoire des conquêtes rwandaises au 19è siècle est également une accumulation des malentendus et même d’erreurs. L’allusion concerne toujours le règne de Kigeri IV, le roi qui était en place depuis 1867 et 1895 ; avec ses 8 armées, ce roi aurait organisé 13 campagnes militaires à la base de l’expansion et de la centralisation du royaume du Rwanda. Mais certaines de ses campagnes, furent des simples expéditions de radia pour s’emparer de l’ivoire, comme dans les forêts du pays de Tembo, sans être suivies d’une annexion effective. De même, toutes ces campagnes ne furent pas couronnées de succès, comme dans le sud contre le Burundi”.
Professeur Isidore Ndaywel è Nziem
Trahi par son incohérence
Ayant longtemps essayé d’angéliser sa tentative de balkanisation de l’Est de la RDC en brandissant une prétendue menace pesant sur les tutsis vivant au Congo, le président Paul Kagame s’est finalement trahi, en déclarant que la solution ultime pour taire les armes à l’Est de la RDC serait un problème des terres rwandaises qui auraient été cédées au Congo-Kinshasa.
Ce volte-face de Paul Kagame étonne sans doute plusieurs salons diplomatiques quand on se souvient qu’en janvier dernier, le président Kagame déclarait publiquement que le problème du M23 est un problème purement congolais et que ce n’était pas au Rwanda de le résoudre.
“Je n’accepte pas que le Rwanda soit le bouc émissaire des dirigeants congolais” disait-il par rapport au M23.
A la question de Jeune Afrique qui voulait savoir comment mettre un terme au problème M23, la réponse du président Paul Kagame pouvait faire croire à l’opinion que le Rwanda n’est pas vraiment une partie au problème ou encore une partie de second plan.
‘’D’un côté, le M23 doit cesser les combats. De l’autre, et simultanément, le gouvernement congolais doit étudier sérieusement ses revendications et y répondre’’ disait-il.,
Mais dans sa posture actuelle, répondant quasiment à la même question, samedi 15 avril dernier au Bénin, il identifie son pays comme partie prenante à part entière à la problématique sécuritaire de l’Est de la RDC.
En ce qui concerne le M23 et toutes les personnes liées au M23, les congolais qui ont bénéficié de l’héritage rwandais, les frontières qui ont été construites durant la période coloniale ont affecté et divisé nos peuples. Une partie du Rwanda qui a été donnée au Congo, le sud à l’Ouganda, etc. Nous avons une coopération qui existe déjà dans ces zones. Il y a déjà des liens qui existent entre les peuples. C’est évident. Vous pouvez remonter dans l’histoire.
Paul Kagame
Ses propos que d’aucuns qualifient d’expansionnistes laissent entendre que si sa soif d’occupation des terres congolaises est étanchée, la paix reviendrait en RDC, de manière automatique et définitive.
Pour certains observateurs, cette incohérence illustre tout simplement de l’improvisation.
Le président rwandais semble avoir battu toutes ses cartes sans succès et se retrouve aujourd’hui contraint de recourir à des voies que seul un homme désespéré peut emprunter.
‘’Moi, j’ai une question, une seule question. J’ai envie d’interviewer les gens du M23 pour leur demander, donc vous menez toute cette guerre pour que le Rwanda s’accapare de nos terres ?’’ S’interrogeait le journaliste Christian Lusakweno, le lundi 17 avril dernier.
Et au média en ligne Ouragan.cd de commenter :
Cette dernière faute communicationnelle de Paul Kagame sur l’histoire de la délimitation des frontières régionales entre les pays des Grands lacs est plus dangereuse pour le Rwanda que pour la République démocratique du Congo. Puisque l’histoire n’est pas du tout tendre en la matière. Les révélations historiques faites le 1er mars dernier par le professeur Tshibangu Kalala croisées au coup de colère de Patrick Muyaya lundi à Goma, font porter à Paul Kagame le délit de l’histoire.
Ouragan.cd
Du prétexte de la défense des minorités tutsis résidant en RDC au mensonge sur les frontières RDC-RWANDA, l’homme fort de Kigali n’arrive plus à camoufler ses vraies intentions.
Le déclin est-il imminent ?
Pour le politologue Freddy Mulumba, cette énième sortie ratée du président Paul Kagame confirme qu’il milite pour une cause perdue d’avance.
‘’On ne peut traverser le feu sans se brûler. Paul Kagame, le président rwandais a perdu la tête. C’est la fin de son régime.’’ a-t-il déclaré ce mercredi 19 avril.
L’erreur étant humaine, y persévérer étant diabolique, les jours qui viennent nous donneront sûrement une idée sur le choix opéré par les autorités rwandaises.
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